J’aime te voir marcher dans ces couloirs Eclairés aux bougies Sous ces portraits qui s’ennuient Et même figés dans leurs grands habits noirs Ils peuvent te contempler Depuis leur siècle fané Pose, comme si je te photographiais Ose, sauras-tu troubler ces portraits ? Longue parade, où tu effleures ces murs de pierre Sois belle mais froide, provoque ces visages d’hier Sonde le moindre de leurs battements Pour que tombent leurs masques au sourire décadent Eclairés aux bougies Est-ce que ces portraits s’ennuient ? Grande et sombre, à nous la salle des armoiries Joue des ombres, et danse à leur donner envie Immobiles, prisonniers de leurs cadres austères Jeu subtil, tableaux poussière et corps de chair Sonde le moindre de leurs frémissements Et que tombent leurs masques au sourire périssant Témoins tous condamnés De leur siècle fané Eclairés aux bougies Est-ce que ces portraits s’ennuient ?
texte & musique : Alain Gibert éditions : Passport Songs Music cat. Martingale